Acheter un bien immobilier avec des travaux à prévoir est une stratégie courante, notamment pour bénéficier d’un prix plus attractif ou personnaliser son logement. Mais encore faut-il pouvoir financer ces travaux dès l’acquisition. Faut-il prévoir un crédit distinct ? Est-il possible d’intégrer les travaux dans le prêt immobilier principal ? Voici les modalités à connaître et les bons réflexes pour bâtir un dossier solide.
Peut-on inclure les travaux dans un prêt immobilier ?
La réponse est oui. Les établissements prêteurs permettent d’intégrer un montant destiné aux travaux dans le crédit immobilier, à condition que ceux-ci soient clairement identifiés et chiffrés au moment de la demande de financement.
Ce montage concerne aussi bien l’achat dans l’ancien que la construction, à condition que les travaux soient liés à l’usage du logement (rénovation, amélioration énergétique, réaménagement intérieur, etc.).
Quels types de travaux peuvent être financés ?
Les travaux finançables via un prêt immobilier doivent répondre à des critères bien définis. Sont généralement acceptés :
- La rénovation énergétique (isolation, changement de chauffage, menuiseries),
- La réfection intérieure (cuisine, salle de bain, sols, peinture),
- Les aménagements structurels (abattement de cloisons, agrandissement, modification de la toiture),
- Les travaux obligatoires pour la conformité (mise aux normes électriques ou assainissement).
Les petits travaux de décoration ou l’achat de mobilier sont exclus, car considérés comme non immobiliers.
Comment présenter un dossier avec travaux à sa banque ?
Prévoir des devis détaillés et datés
La banque exige des justificatifs précis pour intégrer les travaux au prêt. Il faut fournir :
- Des devis nominatifs émis par des entreprises professionnelles,
- Une description claire des interventions prévues,
- Un planning prévisionnel si les travaux sont échelonnés.
Plus le dossier est complet, plus la banque peut envisager un déblocage de fonds progressif (système d’appel de fonds).
Monter une enveloppe travaux cohérente avec votre capacité d’endettement
Les travaux viennent s’ajouter aux prix d’acquisition. Il convient donc de vérifier que le montant total reste compatible avec votre taux d’endettement (généralement plafonné à 35 %).
Quels types de prêts immobiliers incluent les travaux ?
Le prêt immobilier classique avec travaux intégrés
C’est la solution la plus fréquente. La banque finance l’achat + les travaux dans un seul crédit, avec un montant global. Les fonds destinés aux travaux sont débloqués sur présentation des factures ou des appels de fonds.
Le prêt à taux zéro (PTZ)
Dans le cadre d’un achat dans l’ancien, le PTZ 2025 peut financer une partie des travaux, à condition qu’ils représentent au moins 25 % du coût total de l’opération et qu’ils soient rendus nécessaires pour rendre le logement habitable.
Le prêt conventionné ou PAS (Prêt d’Accession Sociale)
Ces dispositifs permettent aussi de financer des travaux, sous conditions de ressources, dans un montage unique.
Quels sont les avantages d’un prêt immobilier avec travaux intégrés ?
- Taux d’intérêt unique sur l’ensemble du financement (souvent plus intéressant qu’un crédit travaux indépendant),
- Mensualité unique facilitant la gestion budgétaire,
- Possibilité d’accéder à des aides complémentaires (MaPrimeRénov’, éco-PTZ) si les travaux portent sur la performance énergétique.
Faut-il débloquer les fonds immédiatement ou en plusieurs fois ?
Déblocage par tranche
Pour les travaux importants, la banque peut accorder un déblocage progressif. Les fonds sont versés au fur et à mesure de l’avancée du chantier, sur présentation des factures ou des situations de travaux. Cela permet :
- D’éviter de payer des intérêts sur des fonds inutilisés,
- De sécuriser le versement des acomptes aux artisans.
Versement en une seule fois
En cas de travaux rapides ou limités, il est possible d’obtenir un déblocage unique à la signature, sous réserve de présentation des devis.
Quelles alternatives si les travaux ne sont pas intégrés dès le départ ?
- Crédit travaux classique : si l’acquisition est déjà réalisée, un prêt personnel affecté peut être envisagé, mais les taux sont plus élevés.
- Éco-prêt à taux zéro (éco-PTZ) : pour les projets de rénovation énergétique, dans une résidence principale construite depuis plus de 2 ans.
- Prêt personnel non affecté : plus souple, mais plus coûteux, sans exigence de justificatifs.
- Financement via épargne personnelle ou PEL : si l’épargne est disponible, elle peut couvrir une partie du chantier.
Les erreurs à éviter
- Oublier de chiffrer les travaux dès le compromis de vente,
- Fournir des devis approximatifs ou incomplets,
- Sous-estimer les coûts ou les délais de réalisation,
- Monter deux prêts distincts alors qu’un seul aurait suffi,
- Ignorer les aides possibles (MaPrimeRénov’, TVA réduite, etc.).
Financer des travaux avec son prêt immobilier est tout à fait possible, à condition d’anticiper dès l’étape de l’acquisition. Les banques exigent un dossier complet, basé sur des devis clairs, pour débloquer les fonds. Cette solution permet de centraliser son financement, de négocier un meilleur taux et d’optimiser sa capacité d’emprunt.
Dans les projets combinant achat et rénovation, cette stratégie s’avère souvent la plus cohérente. Un accompagnement par un courtier ou un conseiller bancaire spécialisés peut être décisif pour ajuster le montage aux réalités du marché.